Seul un tiers (37 %) des demandeurs d’emploi en situation de handicap détient le baccalauréat, contre plus d’un sur deux (54 %) de cette population de façon générale. Ce chiffre a été rappelé par Olivier Dussopt, lors de son intervention en ouverture de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH). De quoi justifier que l’une des priorités affichées par l’exécutif, dans sa volonté de développer le plein-emploi, consiste à « favoriser l’accès à la formation de droit commun », selon les termes du ministre.
Et d’égrainer ensuite les mesures qui permettent de concrétiser cette volonté : la majoration de la prise en charge des coûts contrat des apprentis porteurs de handicap, celle des financements des formation des demandeurs d’emploi concernés qui ont des besoins de compensation de leur handicap au travers du Plan d’investissement dans les compétences, la mise en place d’un sac à dos numérique, qui permet de connaître rapidement les adaptations nécessaires tout au long du parcours et la pérennisation des CDD tremplin dans les entreprises adaptées, désormais inscrits dans le Code du travail.
Le numérique, thème de la SEEPH mais toujours mauvais élève
Parmi les secteurs qui recourent à ce dispositif de formation, celui du numérique n’est pas en reste. Et l’emploi dans ce domaine est d’ailleurs le thème de la 27e édition de la SEEPH.
L’idée ? Puisque ce secteur est en tension et puisque le taux de chômage des personnes handicapées s’établit à 12 % (contre 7,4 % dans la population générale), favoriser l’emploi dans ce secteur, pour l’heure plutôt mauvais élève, avec 1,2 % de taux d’emploi de personnes handicapées.
Mais, au vu du niveau de qualification exigé dans les recrutements (au moins bac+2 fréquemment), la formation s’impose comme un préalable bien souvent nécessaire. Ce qu’a rappelé Bruno Pollez, président de Ladapt, association à l’origine de la SEEPH. Il a parlé d’une indispensable « acculturation », pour permettre à chacun d’accéder aux emplois du secteur mais aussi pour que le numérique favorise l’emploi dans d’autres domaines d’activité.
L’accessibilité numérique, un frein important
Frédéric Bardeau, président fondateur de Simplon, a revendiqué prendre sa part, avançant que 12 % des 7 000 personnes formées chaque année par ses établissements sont en situation de handicap.
Reste qu’un obstacle de taille se dresse encore sur ce chemin : celui de l’accessibilité numérique. Florian Trichaud, malvoyant, en double cursus d’ingénieur et d’école de commerce, en a témoigné, lui qui a souvent, au cours de son cursus, été bloqué par des applications inutilisables avec un lecteur d’écran : « Je vais décrocher mon diplôme, mais je suis frustré de ne pas avoir pleinement profité de tous les enseignements. »